On en parlait. On y réfléchissait. On l’appréhendait.

C’est fait, l’école sous l’ère Covid a démarré. Il s’agit sans aucun doute de la rentrée des classes la plus étrange que nous ayons vécue. Pour les enfants et les parents, beaucoup de nouveautés, protocoles, instructions, précautions, mesures, organigrammes… Tout le nécessaire pour essayer de garder le méchant virus loin des centres scolaires, loin de nous tous.

Il est vrai que les enfants s’habituent vite à tout, même à une pandémie. Il y a quelques mois, cette situation étant totalement inimaginable mais aujourd’hui, nous y somme plein dedans, encore une fois. Les contagions se multiplient malgré les mesures de sécurité, les malades comment à réoccuper les lits des hôpitaux et la peur s’installe encore. Mais interdit de transmettre nos inquiétudes aux petits, notre travail est de leur apprendre à gérer cette situation et à respecter toutes les normes d’hygiène et de sécurité dans le calme.

Ma fille a commencé l’école la semaine dernière avec son masque. Pas de souci pour elle, pas de questions, tout lui semble évident. L’entrée des élèves est organisée par les différentes portes d’accès au centre, les enfants sont organisés par « groupes bulle » de chaque année scolaire et ne se mélangent à aucun moment avec les autres niveaux. Des circuits sont dessinés par terre, la cour de récré est divisée par couleurs, chacun a sa propre table, séparée d’un peu plus d’un mètre des camarades, interdiction d’enlever le masque, les cahiers et les livres restent en classe et ne voyagent pas à la maison, chacun possède sa propre grande boîte en plastique pour tout ranger, etc. etc. etc. Un long etcétéra pour de vrai. Mais une semaine après le premier jour de classe, tout leur semble naturel, aucun d’eux n’est étonné, tout va bien. C’est admirable. Les enfants sont très souvent un exemple pour nous les adultes.

Ils ont intériorisé toutes les nouvelles normes et les exécutent normalement, sans bouder, sans se plaindre, sans ne rien questionner. Mais moi, ça me rend triste de les voir obligés de garder les distances, de ne pas pouvoir s’embrasser, jouer à des jeux de contact, se prêter le matériel scolaire, partager les goûters, courir dans tous les sens sans se soucier du protocole. Mais c’est comme ça, un point c’est tout. Il faut l’assumer, faire avec et faire le nécessaire pour freiner la bête qui nous empoisonne la vie.

Alors, vive l’école et vive les enfants (et les profs !).

Encore une fois, ils ont beaucoup à nous apprendre.

À bientôt,

Barbara Figueroa Savidan